AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le deal à ne pas rater :
Cartes Pokémon 151 : où trouver le coffret Collection Alakazam-ex ?
Voir le deal

Partagez
 

 kylas ≈ blame it on the alcohol.

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Invité
Invité



kylas ≈ blame it on the alcohol. Empty
MessageSujet: kylas ≈ blame it on the alcohol.   kylas ≈ blame it on the alcohol. EmptyVen 8 Jan - 17:32


D’un interminable trait d’assoiffé, le coude solidement appuyé sur la table en merisier, le grand brun siffla goulûment le fond de son verre, laissant échapper un soupir assouvi une fois les dernières gouttes coulant le long de son gosier. Du liquide perlait sur sa barbe fournie. D’un geste sec, brutal, l’homme reposa son godet vide sur le rond-à-bière prévu à cet effet. Néanmoins, ce n’était pas le breuvage blond qui était resservi sans cesse, non, à la place, le client avait réclamé le plus mauvais des bourbons de la collection. Inutile de dire donc que la boisson ambrée s’approchait plus de la piquette abjecte plutôt qu’un alcool raffiné. De toute manière, le but était simple, que l’effet soit le plus rapide possible, peu importe son amertume. Le visage déjà rougeaud, la vue troublée et floue, Silas se tourna vers le bar derrière lequel le patron servait quelques mousses à ses autres clients. « Patron, la petite sœur. » tonna l’handicapé solidement ancré sur son fauteuil, duquel il ne pouvait s’échapper. Le propriétaire du bar acquiesça d’une mine déconfite, bien conscient de l’état dans lequel il allait trouver son client une petite heure plus tard. Néanmoins, il continuait à le servir, sachant pertinemment que s’il tentait de ralentir le rythme marathonien du garagiste, ce dernier entrerait dans une colère noire. Voilà qu’il enchainait les verres, seul dans son coin, les yeux rivés sur son godet, presque personnel, il ne manquait plus que ses initiales gravées le long de la bordure. Silas était devenu au fil des semaines un pilier de la taverne, s’installant quotidiennement sur cette table un peu éloignée du tumulte général, reclus, sans que personne ne vienne lui adresser la parole ; à la manière d’un prêtre durant son recueillement, ici entre lui et son verre. Ses iris ambrées voyageaient d’un coin de la table à l’autre, s’arrêtant sur ce nouveau godet plein de bourbon qui venait d’arriver comme par magie entre ses doigts engourdis. Le brun ne levait pas la tête, seulement empoigna le verre avec difficulté et prit une gorgée pressée, comme si le temps était compté. La télévision du bistrot retransmettait un match des Seahawks qui faisait vibrer la poignée de consommateurs dans un écho fatiguant. Sa main gauche tapotait d’énervement le long des rayons de la roue de son fauteuil, le bruit lui tapait sur les nerfs et il savait parfaitement que cette accumulation, entre les cris de joie hystériques des clients et le tapage permanent au garage, sa patience aurait dépassés ses limites dès qu’il entendrait les pleurnicheries aquilins de sa fille unique. L’handicapé se connaissait sur le bout des doigts, il était devenu tellement prévisible suite à cet accident. Irascible, désagréable, il avait changé. D’une tête de mule attachante, il était devenu ce vieil imbécile à propos duquel on se demande s’il est né ainsi, aigri.  Dans sa barbe abondante, le garagiste grommelait, lançait des insultes à l’intention des autres clients. Silas n’avait qu’un souhait, déguerpir le plus vite possible de ce vacarme pour trouver un tant soit peu de calme. Néanmoins, il ne pouvait le faire sans être véritablement ivre, histoire d’oublier plus facilement la colère noire, une nouvelle, de son épouse. La petite sonnette du bar retentit mais ne calma pas pour autant les discussions enflammées de la clientèle à propos du match. Seulement, quelques secondes plus tard, la taverne était étrangement muette. Le silence était revenu, comme par magie. Afin de s’assurer qu’il ne s’était pas évanoui subitement et que tout le monde en avait profité pour le laisser seul ici sur son fauteuil roulant, Silas tourna la tête en direction de la porte d’entrée. « Bordel, pas elle. » maugréa le jeune homme, serrant le verre avec force entre ses longs doigts et le collant le long de ses lèvres charnues. Sa donzelle venait de faire une apparition remarquée au sein de ce petit cocon alcoolisé.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité



kylas ≈ blame it on the alcohol. Empty
MessageSujet: Re: kylas ≈ blame it on the alcohol.   kylas ≈ blame it on the alcohol. EmptyVen 8 Jan - 20:12

Recroquevillée dans un coin du canapé, appuyée sur l'accoudoir, Kyle fixait l'horloge qui se trouvait en face d'elle. Voilà un quart d'heure qu'elle se trouvait dans cette position, mais le temps semblait s'être arrêté depuis un bon moment. L'aiguille des secondes la narguait, à ne plus bouger. L'attente était interminable. Tous les soirs, ou presque, c'était la même rengaine. Mila n'était pas là ce soir, Kyle ayant fini de travailler plus tard que prévu, elle avait dû appeler la baby-sitter. Alors forcément, sans Mila ni Silas, la jeune maman se sentait seule. Quoique. Elle était arrivée à un tel niveau de saturation qu'elle ne savait plus si elle préférait la compagnie désagréable de son mari ou son absence. Bien sur, elle s'inquiétait pour lui et donnerait n'importe quoi pour qu'il aille mieux. Bien sur, elle l'aimait toujours, quoiqu'il arrive. Mais il la rejetait sans cesse, comme une malpropre, et Kyle ne le supportait plus. Blessée, la plupart du temps, elle le laissait faire. Malheureusement il en était même venu à écarter aussi leur fille, qui, à deux ans, avait bien besoin de l'attention d'un papa. Kyle sentait petit à petit que ses épaules n'étaient plus assez solides pour supporter le poids de ce quotidien dans lequel ils s'étaient installés. Elle voulait plus, elle voulait être de nouveau heureuse, sourire, se sentir aimée, chérie, faire l'amour, sentir ses bras forts autour de son corps et avoir l'impression que rien ne pouvait l'atteindre tant qu'elle s'y trouvait. Toutes ces sensations lui manquaient affreusement. On lui avait arraché son bonheur, et elle ne savait plus quoi faire pour le récupérer.
Soudain, le téléphone sonna, l'interrompant dans sa rêverie et ses souvenirs de jours meilleurs. Un numéro s'affichait et bien qu'il ne soit pas enregistré dans ses contacts, Kyle reconnut les chiffres qui le composait et soupira avant de décrocher. « Bonsoir Madame Wilder, ici le Dead Poet. Désolé de vous déranger. Vous nous avez demandé de vous appeler quand votre mari .. et bien, quand il commençait à trop boire. Je pense que vous devriez venir. » Après avoir raccroché le téléphone, Kyle s'enfonça petit à petit dans le canapé. Non pas qu'elle soit étonnée d'avoir reçu un tel coup de fil, ce n'était pas la première fois, et à vrai dire, elle ne les comptait plus les soirs où elle allait récupérer Silas ivre mort. Elle ne les comptait plus non plus les insultes et les méchancetés à son égard quand elle le séparait de ses verres. A croire que c'est tout ce qui lui importait maintenant : boire toujours plus.
Lassée, la jeune femme se leva, éteignit la radio et coupa ainsi le caquet de Christina Aguilera en plein "Lady Marmelade" pour aller enfiler ses chaussures et sortir, une fois de plus, chercher son ivrogne de mari.
Kyle ne connaissait que trop bien le Dead Poet, pour y avoir passé de nombreuses soirées avec ses amis, mais surtout car c'était là que Silas se rendait également les trois quarts du temps. La brunette gara la voiture devant le bar, et ferma les yeux, les mains toujours crispées sur le volant. Elle s'apprêtait à affronter les regards de pitié des gens, encore une fois de plus mais surtout, à subir l'humeur massacrante de Silas. Il ne se laisserait pas faire, c'était certain. Au début, peu après l'accident, la jeune femme avait une volonté d'acier, persuadée qu'elle pouvait l'aider à se remettre d'aplomb, retrouver le moral et lui montrer que la vie, même sur un fauteuil, valait la peine d'être vécue. Mais elle avait été petit à petit forcée d'abandonner. Silas ne voulait pas être sauvé, et elle ne pouvait s'empêcher de penser qu'il faisait tout pour la dégouter, pour la repousser.
Les jointures de ses mains étaient devenues blanches tellement elle serait fort le volant. Kyle desserra son emprise et sortit enfin de sa voiture, après cinq bonnes minutes. C'est les jambes et le coeur lourd qu'elle pénétra dans le bar. Le silence s'installa, et elle fit signe de la tête au serveur pour le remercier. C'était assez ironique, d'ailleurs, de remercier quelqu'un car il vous avait prévenu que votre époux était ivre mort dans un bar. Kyle traversa le bar d'un pas hésitant, cherchant Silas du regard, et surtout essayant de ne pas croiser ceux des clients. S'il y avait bien une chose que Kyle ne supportait pas, c'était bien qu'on la dévisage avec pitié. Enfin, elle le vit et sa gorge se serra. Il n'avait clairement pas envie de la voir, vu la façon dont il l'avait regardé. Elle le vit même marmonner quelque chose, sans doute une phrase désagréable à son égard mais la jeune femme était habituée, et fit semblant de ne pas relever. Prenant tout son courage à demain, elle vint planter son petit corps devant lui. « Je crois que tu en as eu assez pour ce soir. » Elle tendit la main pour lui prendre son verre, mais se ravisa à la dernière minute. Il le tenait fermement, comme s'il s'agissait de la chose la plus précieuse à ses yeux. « Bien, finis le si ça te chante, mais c'est le dernier. Et avant que tu me demandes comment je t'ai trouvé, j'ai donné mon numéro au gérant pour qu'il m'appelle quand tu es ... comme ça. » Et comme pour rajouter de l'huile sur le feu, elle ajouta : « Donc tu sais ce qu'il te reste à faire si tu veux être tranquille et que ma présence t'insupporte tant : change de bar. » Décidée à lui montrer qu'elle ne partirait pas sans lui, elle prit place sur la chaise en face de Silas. Et quitte à attendre, autant rendre le moment un peu plus agréable. Elle fit signe au serveur, et lui demanda une bière, chose qu'il s'empressa de lui apporter. « Je te proposerai bien de trinquer, mais je ne vois pas ce qu'on pourrait célébrer. Et puis tu as l'air tellement ravi de me voir, ça fait plaisir. Alors qu'en penses-tu ? Une idée peut-etre ? » Le sarcasme était devenu son seul moyen de défense, son seul bouclier pour l'empêcher de fondre en larmes à chaque fois qu'il faisait tout pour l'énerver.
Revenir en haut Aller en bas
 
kylas ≈ blame it on the alcohol.
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» blame it on the boogie
» alcohol was never my friend / moses

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
 :: VI/ TAKE A CUP OF TEA :: RP-
Sauter vers: