welcome to the jungle ∞ noa&josh • #2306

Ce n’est pas tous les jours un long fleuve tranquille lorsqu’on est papa. A la naissance de ses jumelles, Joshua avait appris doucement mais surement, à s’occuper d’un si petit être. Sauf que dans son cas, il avait eu directement deux bébés d’un coup. Ca avait été une belle pagaille au début, puis au final, il avait pris le rythme, surtout avec l’aide de Savi. Elle l’avait énormément rassuré quant à ses aptitudes à être un bon père, et il s’était finalement laissé bercer et emporter par ce train de vie, si crevant, et si merveilleux à la fois. Deux ans plus tard, rebelote. Un seul bébé cette fois ci, et un petit gars. La parité n’était pas encore là, mais c’était déjà mieux. Il avait de nouveau pouponné, avec cette fois ci, l’idée qu’un jour, il jouerait au ballon, à la petite voiture et tous les jouets pour les « mecs ». Quelle stupidité au final…

Aujourd’hui, était un jour sans. Lorsque tombe malade trois enfants en même temps, il faut avoir du courage et surtout les nerfs solides pour y faire face. Raconter des histoires, donner des médicaments, prendre la température, éviter qu’une des jumelles ne vomissent sur la vieille broderie de la grande mère, essayer de leur faire manger un bout, nettoyer l’espèce de confiture, ressemblant vaguement à de la marmelade, qui est tombé soi-disant « accidentellement » sur le sol. Joshua n’en pouvait déjà plus. Cela faisait à peine dix minutes qu’il était tout seul avec les trois monstres, Savi étant parti à la recherche d’une pharmacie ouverte en ce début d’année. Quelle idée de fermer après les fêtes ! Il lança un coup d’œil à la pendule et s’aperçut que la trotteuse n’était définitivement pas son ami aujourd’hui. Satanée pendule ! Le bruit de l’assiette en plastique sur le sol le fit sursauter. « Charlie, je t’ai déjà dit de ne pas faire ça. Tu dois manger ton jambon et tes pâtes. Après c’est dodo. » Il ramassa l’assiette, laissant le contenu de celle-ci sur le sol. Il n’aurait qu’à faire entrer le chien pour qu’il dévore ce repas enfantin. « Ethan, arrête de jouer avec tes nouilles. On est pas là pour faire une œuvre d’art. » Le gamin s’amusait à reproduire un hibou, ou une  chouette d’ailleurs, avec son déjeuner. « Mais oui Ethan, c’est un joli hibou. Maintenant, MANGE ! » Le tintement de la sonnette, le fit de nouveau sursauter. Bon sang, heureusement qu’il n’était pas cardiaque ! Savi n’aurait surement pas sonné ? Qui que ce soit, il n’avait pas le temps de discuter. Lorsqu’il arriva à la porte, un soulagement mental et physique se fit sentir. Noa. Elle tombait à pic ! « Entre, entre je t’en prie. Tu tombes pile poil au bon moment ! Les jumelles sont malades, Ethan est en train de le devenir, et là c’est l’heure du déjeuner. Tu vois le tableau ? » Et quel tableau ! Des coquillettes étaient dispersées sur le sol, les hiboux du petit dernier étaient dans toutes les assiettes. Des coquillettes du jambon et du ketchup étaient réellement les ingrédients nécessaires pour reproduire l’acolyte d’Harry Potter, Hedwige la gentille hibou messagère? Ou est-ce une chouette? Peu importe! Même combat. « Ils vont me rendre dingue avec leurs hiboux ! Ils n’ont pas touché à leur assiette. C’est la troisième pour Charlotte. Elle, elle préfère les donner au chien ! » Joshua fit signe à sa sœur de s’installer autour de la table. « Tu veux une assiette ? Du chocolat chaud ? » Il tourna la tête le temps de mettre du lait sur le feu, lorsqu’il vit Charlotte sur le point de faire tomber son assiette de nouveau. « Jeune fille, si tu fais ça, tu n’auras pas de dessert. Tu ne veux pas un hibou comme ta sœur et ton frère ? Allez tante Noa va te faire ça ! » Il lança un clin d’œil à celle-ci, tout en s’installant à table pour souffler un moment. Il savait pertinemment qu’après le déjeuner, il y aurait la douloureuse épreuve du couchage pour la sieste des trois petits malades.

Dès son réveil, Noa sut instantanément que la journée serait chargée. Premièrement, elle n'avait pas écrit depuis trois jours et son éditeur se permettait de l'appeler toutes les deux heures pour s'assurer qu'elle n'oubliait pas. Noa n'est tout de même pas pour lui expliquer qu'elle héberge quelqu'un chez elle, qu'elle n'a pas nécessairement le temps d'écrire, ni même l'inspiration. Son éditeur ne n'apprécierait pas de l'apprendre. En même temps, elle sait bien qu'il déteste quand on lui cache quelque chose. Dilemme. Noa pourrait bien appeler Eve. Elle comprendrait, c'est certain. Eve est sa correctrice, devenue une grande amie. Eve la comprendrait, elle l'inviterait probablement chez elle pour une soirée entre filles. Elle lui changerait les idées. Mais avant, elle devait aller faire des courses. Oz n'étant pas encore réveillé, Noa sauta sur l'occasion. Elle lui laissa un mot disant "j'suis partie au dépanneur, je serai de retour vers 9h30." elle ne signa pas, c'était inutile. Puis, étant tellement habituée de signer des livres à ses fans, elle ne savait plus comment écrire normalement son nom. C'était mieux ainsi. Le dépanneur était tranquille à cette heure-ci. Comme toujours, le vieux Bill était là, avec son air grognon. "ça fera 8,43$ m'dame." elle lui sourit poliment puis tourna les talons. À son retour, Oz dormait toujours. Noa n'avait plus sommeil, elle s'installa devant son ordi. Une trentaine de courriels. Deux de son éditeur et le reste provenait de ses fans. Noa étant très assidue dans ses réponses, commença sa tournée. La plupart des messages disaient la même chose : "je suis fan de ton livre, c'est quand la suite?" "est-ce qu'Ivy va finir avec Lloyd?" parfois, elle recevait des messages plus profonds, plus poussés. Une fois, une fille lui écrivit qu'elle pensait au suicide depuis longtemps, mais que son livre l'avait sauvée. que depuis, elle s'était mis à la lecture. que grâce à Noa, elle était toujours en vie.

Il était presque 13h quand Noa se leva de l'ordinateur. Elle avait passé plus que deux heures à répondre à ses courriels et à surfer un peu sur le net (facebook, vidéos sur youtube). Oz s'était levé, ils avaient parlé un peu mais il n'avait pas l'air trop dans son assiette. "Je pars pour quelques heures, je vais aller faire un tour chez mon frère. Il reste encore de la pizza, sers-toi. À plus!" elle lui sourit, puis quitta l'appartement. Joshua n'habitait pas très loin de chez elle, en moins de quinze minutes, elle se trouva devant la demeure. Elle se attendit quelques secondes avant qu'on lui ouvre la porte. Joshua avait l'air épuisé. "Entre, entre je t’en prie. Tu tombes pile poil au bon moment ! Les jumelles sont malades, Ethan est en train de le devenir, et là c’est l’heure du déjeuner. Tu vois le tableau ?" dit-il. Elle entra, enleva ses bottes et suivit son frère à la cuisine. Noa fut un peu étonnée de voir tout le vacarme dans la pièce. C'était bien la première fois qu'elle voyait son frère dans ce genre de situation. Il n'avait pas la situation en mains, ça se voyait. "Savannah n'est pas là, à ce que je vois?" constata-t-elle d'un ton moqueur. "Ils vont me rendre dingue avec leurs hiboux ! Ils n’ont pas touché à leur assiette. C’est la troisième pour Charlotte. Elle, elle préfère les donner au chien !" soupira-t-il. Noa resta silencieuse, ne sachant pas trop quoi dire, ni quoi faire. "Tu veux une assiette ? Du chocolat chaud ?", il lui l'invita à s'asseoir à la table. "Non merci, je n'ai pas tellement faim... tu sais je peux revenir plus tard, si tu veux." Mais elle connaissait assez bien son frère pour savoir qu'il prendrait toute l'aide qu'il pouvait avoir. "Jeune fille, si tu fais ça, tu n’auras pas de dessert. Tu ne veux pas un hibou comme ta sœur et ton frère ? Allez tante Noa va te faire ça !" voilà, il était maintenant temps pour Noa d'aider. Sous l'oeil amusé de son grand frère, elle s'approcha de Charlotte, s'accroupit près d'elle. "Alors, Charlie. C'est un hibou que tu veux?" Elle n'eut même pas besoin de lever la tête, elle savait déjà que son frère se moquait d'elle. "OK, monsieur papa de l'année. Arrête de te moquer de moi."